Lorsque vous ressentez une douleur, peut-être est-ce le signe que vous dormez mal. C’est en substance la conclusion de chercheurs américains. Ces derniers ont mis en lumière certains problèmes neuronaux générés par de petites nuits. Lesquels problèmes intensifient le mal en cas de maladie ou de blessure.
Des chercheurs de l’Université de Berkeley en Californie ont voulu savoir comment le cerveau traite la douleur lorsque des individus sont privés de sommeil. Ils ont ainsi recruté 25 étudiants en bonne santé. Ils ont tout d’abord évalué leur seuil de douleur en leur appliquant sur la jambe une source de chaleur dont la température augmentait progressivement. Les étudiants ont ensuite été privés de sommeil pendant une nuit. Et le lendemain, les scientifiques ont réitéré leur expérience de la chaleur.
Résultat, dans l’ensemble, le groupe a ressenti une gêne au contact de températures plus basses, « ce qui montre que leur sensibilité à la douleur avait augmenté après un sommeil insuffisant », notent les auteurs.
En effectuant des examens neurologiques, les scientifiques ont constaté « une activité accrue dans le cortex somatosensoriel primaire (région sensible à la douleur) et une activité réduite dans les régions du striatum et du cortex insulaire (qui sont des zones responsables de la modulation de la perception des stimuli douloureux) ».
Les auteurs ont par ailleurs observé que même de légers changements dans les habitudes de sommeil peuvent avoir cet effet. Selon eux, « le sommeil devrait être placé beaucoup plus au centre des soins des patients. »
Source : Journal of Neuroscience, 28 janvier 2019